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Corridor Ogooué : le Gabon met le cap sur une nouvelle ère économique

La récente rencontre mardi 29 juillet entre le Ministre des Mines et la société chinoise YHM Chine au sujet du port fluvial de Ndjolé dépasse largement le cadre d’un simple projet d’infrastructure. Derrière les avancées techniques se dessine l’ambition de créer une nouvelle colonne vertébrale pour l’économie gabonaise, une artère logistique capable de transformer durablement la manière dont le pays exploite et exporte ses richesses.

Plus qu’un port, une autoroute fluviale stratégique

Au cœur de la vision, il y a une la simple idée de faire du fleuve Ogooué une véritable autoroute fluviale. Le projet ne se limite pas à la construction d’un quai à Ndjolé.

Il englobe la création d’un corridor logistique intégré, relais des zones de production minière et forestière de l’intérieur du pays avce le port maritime international de Port-Gentil.

Historiquement, l’évacuation des ressources gabonaises repose quasi exclusivement sur le chemin de fer Transgabonais et le transport routier. Ces deux modes, bien que vitaux, font face à des défis de saturation, de coût et d’usure.

Avec un fleuve navigable sur plus de 320 kilomètres, le Gabon s’offre une troisième voie, massive, moins coûteuse et plus adaptée au transport de matières premières en vrac.

Le moteur minier et forestier comme cible prioritaire

Ce corridor est conçu pour débloquer le plein potentiel du secteur extractif. Le manganèse de la région de Moanda, exploité par la COMILOG, et le fer du gisement de Belinga, dont le développement est très attendu, sont les premiers bénéficiaires désignés.

Aujourd’hui, leur transport vers la côte est un goulot d’étranglement logistique qui pèse sur les coûts de production. Avec une alternative fluviale fiable, le pays pourra non seulement augmenter ses volumes d’exportation mais aussi améliorer significativement la rentabilité de ses filières.

L’équation économique : coûts réduits, compétitivité accrue

La clé de voûte du projet est économique. Le transport par barge est universellement reconnu comme l’un des moyens les plus efficients pour les marchandises lourdes. Réduire drastiquement les coûts logistiques internes, c’est réduire « coût-rendu-port » des minerais et du bois gabonais.

Le développement de ce corridor est la promesse de la naissance d’un tout nouvel écosystème économique autour de Ndjolé et le long du fleuve. La création des sociétés GOL (Gabon Ogooué Logistics) et CODENA (Compagnie de Développement de la Navigation) n’est qu’un début.

On peut anticiper une vague d’opportunités dans des secteurs connexes, à savoir la maintenance navale, les services d’avitaillement pour les barges, la construction d’entrepôts de stockage, des sociétés de transit, et le développement de services pour les équipages.

La ville de Ndjolé, carrefour historique, est appelée à devenir un hub logistique moderne, créateur d’emplois et de valeur ajoutée locale.

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